29 mars 2008

À mots couverts

Un gros coup de coeur pour cette chanson tirée de Grey's Anatomy. Et tout ce que j'aurais envie de lui dire, de lui faire savoir se trouve dans ces lignes, dans cette musique.

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All of these lines across my face
Tell you the story of who I am
So many stories of where I've been
And how I got to where I am
But these stories don't mean anything
When you've got no one to tell them to
It's true...I was made for you

I climbed across the mountain tops
Swam all across the ocean blue
I crossed all the lines and I broke all the rules
But baby I broke them all for you
Because even when I was flat broke
You made me feel like a million bucks
You do
I was made for you

You see the smile that's on my mouth
It's hiding the words that don't come out
And all of my friends who think that I'm blessed
They don't know my head is a mess
No, they don't know who I really am
And they don't know what I've been through like you do
And I was made for you...

All of these lines across my face
Tell you the story of who I am
So many stories of where I've been
And how I got to where I am
But these stories don't mean anything
When you've got no one to tell them to
It's true...I was made for you

The Story, Brandi Carlile

23 mars 2008

Le bonheur, c'est quoi?

Ce soir, à Télé-Québec, on présente l'excellent film Le bonheur c'est une chanson triste, à 21h.

Je sais, je sais... c'est en même temps que la diffusion de Tout le monde en parle. Mais ça vaut vraiment la peine de faire une entorse à votre religion hebdomadaire, je vous le jure.

Reste plus qu'à souhaiter que Monique Jérôme-Forget passe dans la première heure de TLMEP. On la voit si peu à la télé que j'ai bien hâte de voir quel genre de prestation elle offrira. Et entre vous et moi, c'est juste une occasion de plus pour moi de la haïr "live".

Bien du bonheur en perspective pour ce soir.

16 mars 2008

Combattre le spleen

Je suis comme dans un passage à vide, côté vie personnelle et sociale, ces temps-ci. Des amis trop loin, un amant fort occupé, des week-ends (trop) tranquilles, qui se ressemblent autant qu'ils se succèdent. Et ça, c'est quand je ne décide pas de tromper mon ennui en potassant dans ma paperasse professionnelle...

J'aurais quasiment envie de me dire "Get a life, ma belle..."

J'en suis presque venue à envier les parents, ce week-end. Si, si... moi, la célibataire endurcie, la femme qui a vendu son instinct maternel jadis pour s'acheter de la liberté. Je lisais le blogue d'un papa tout à l'heure et je l'enviais presque de sa situation familiale qui fait en sorte qu'il se passe quelque chose dans sa vie, lui, aujourd'hui.

Puis, je me suis souvenue. La désagréable sensation que je peux ressentir en présence d'enfants a refait surface. Thanks God! Parce que c'est pas juste sweet, des enfants. Ça pleure, ça crie, ça se roule par terre pour manifester son mécontentement et, plus souvent qu'autrement, ça ne te lâche pas d'une semelle.

C'est bien beau d'aller rendre visite à la copine nouvelle maman. Ça fait du bien. Ça met de la vie dans ton calme plat. Mais quand t'en peux juste plus d'entendre le p'tit dernier entamer, pour la enième fois, son solo de batterie sur le fond d'une casserole, tu ramasses tes cliques pis tes claques, pis tu sacres ton camp!

Et quand tu te retrouves chez-toi, dans le silence de ton appartement, tu te dis que finalement, tu n'échangerais pas ta vie pour rien au monde.

11 mars 2008

Seconde

La vie est faite de secondes qui font chavirer l'existence. Une seconde, tout est parfait autant que cela peut l'être, et la seconde d'après, la vie bascule.

Une seconde avant que le téléphone sonne, j'étais à planifier ma journée de demain. Le train-train quotidien. L'esprit libre de tout souci. Aucune inquiétude majeure en vue. Une seconde avant la sonnerie, je regardais l'heure en me disant qu'il était résolument trop tôt pour me mettre au lit.

Et la seconde après avoir répondu à l'appel, mon monde a basculé. La seconde, espace temps, s'est transformée en seconde, deuxième attaque. Dans le jargon, on l'appelle récidive.

La seconde d'avant, c'était même pas présent à mon esprit. La guérison de cet être cher étant déjà acquise depuis plus d'un an. C'est comme ça, la vie... quand les choses vont bien, on n'y pense même plus. Ça devient un état de fait, point.

Et le combat qui devra recommencer. Avec de nouvelles armes. Avec un taux de réussite plus aléatoire qu'on le voudrait.

Une seconde... maintenant, je prie pour une seconde guérison. Totale et sans appel.

09 mars 2008

Haine exponentielle 10

Pour quelqu'un (lire ici moi) qui n'arrive juste pas à s'emouvoir de la première neige de l'année, ni même de gros flocons le jour de Noël, on atteint vite son quota de l'hiver.

Et quand tu regardes les prévisions à long terme de Météomachin-truc, tu désespères encore plus.

Elles sont où les journées de mars avec un mercure au-dessus du point de congélation?!

Je n'en peux juste plus...

08 mars 2008

Sans repères

Il y a un peu plus d'un an, ma grand-mère paternelle vendait la maison familiale. Malgré le fait que tous étaient d'accord pour dire qu'elle n'avait plus la capacité de l'entretenir, ça nous a tous fait un pincement au coeur de comprendre que cette maison remplie de souvenirs ne serait plus nôtre.

Le coin dans la cuisine où, petits, nous nous amusions entre cousins-cousines. Le grand salon double, qui m'a servi de chambre à coucher tant de fois quand j'allais passer le week-end là-bas. Le grand jardin, dans la cour arrière, qui faisait le bonheur de tous les membres de la famille aux temps des récoltes. Cette place, au bout de la table de la cuisine, occupée jadis par mon grand-père alors que nous déjeunions en tête-à-tête, en chuchotant pour ne pas éveiller la maisonnée. Le point de rassemblement de la famille élargie dans le temps des fêtes. Ces lieux qui ont aussi vu mon grand-père nous quitter brusquement, il y a maintenant plus de vingt ans.

Ce n'était pas seulement ma grand-mère qui quittait sa demeure, mais la famille au grand complet.

Et voilà que ce soir, j'apprends que mon grand-père maternel a vendu la maison. Un autre point de repère qui s'efface. J'ai tellement passé de temps dans cette maison-là, petite, que ça m'accable de savoir qu'elle passera à d'autres mains. Ma grand-mère est décédée dans cette maison, et malgré ce que certains peuvent en penser, j'ai toujours eu l'impression qu'elle occupait toujours les lieux, malgré toutes ces années. Et j'aimais ça aller faire mon tour là-bas, juste pour la sentir vibrer de temps en temps.

C'est là qu'on se rend compte à quel point le temps passe. Mes grands-parents n'ont plus les capacités physiques, ni l'envie, de s'occuper d'une grande maison vaste qui ne se remplit qu'une ou deux fois par année.

Et puis, quand je pense que mes parents songent aussi à vendre la maison dans quelques années, histoire de se rapprocher de leurs enfants expatriés, ça aussi ça me rend triste. Parce que c'est la maison de toute ma vie. C'est là que je suis née et que j'ai grandi. J'en connais les moindres détails... la troisième marche de l'escalier qui craque quand on y pose son pied, la porte de ma chambre qui ne ferme pas complètement quand l'été arrive, l'immense cour arrière qui réussit à m'extirper de mon quotidien de mongol. Tout ça se terminera aussi d'ici peu.

J'ai l'impression que tous mes repères s'effacent un à un. Je sais bien que ce n'est pas un lieu qui nous définit en tant que personne.

Je crois que c'est surtout l'évidence que la vie coule, le temps passe et tout ce qu'on croyait immuable finit par changer.

06 mars 2008

À cheval sur la ligne

C'est la panique ici. Parce que je crois que depuis mardi, ma vie ne sera plus jamais la même.

J'ai fait une chute mardi matin, en me rendant au boulot. Un trottoir glacé, un pas mal assuré (ou trop, selon le point de vue), une cabriole et je me suis retrouvée à plat ventre sur la glace, mes deux mains ayant absorbé la grande totalité de l'onde de choc.

J'ai réussi, aux prix de multiples efforts d'équilibre à me relever (maintenir le centre de gravité au plus bas, un pied, deux pieds, se redresser... voilà à quoi sert toutes ces années d'éducation physique à la petite école!). Et j'ai vu du sang. Et je me suis sentie défaillir. Comme à chaque fois où je vois du sang finalement.

J'ai retiré mes pansements ce matin. Ma main gauche (celle du coeur) est maintenant saccagée. Une fine ligne qui cicatrise lentement orne maintenant ma paume gauche. Une ligne aussi fine que celles initialement implantées lors de ma fabuleuse conception intra-utérine.

Les lignes de ma main sont maintenant fuckées. Cette plaie, une fois guérie, créera une ligne supplémentaire à ma paume. Une ligne d'un pouce et demi environ. Une maudite ligne qui traverse allègrement ma ligne de vie. Shit.

Elle la coupe outrageusement. Et puis là, je suis prise avec ce nouveau dessein. Et comme chacun le sait, c'est tellement pas évident de savoir quelle partie d'une ligne de vie définit un âge. Shit.

Est-ce que cette nouvelle marque changera mon destin, ma finalité? J'essaie d'évaluer la période ultérieure qu'elle découpe. Peut-être 40 ou 50 ans. Peut-être 70 aussi. J'ai toujours été nulle avec les lignes de la main.

Jamais, avant aujourd'hui, je n'aurais pu croire qu'une chute banale pouvait réduire l'espérance de vie.

Shit.

Bagdad, P.Q.

Ça avait presque des allures de Moyen-Orient en sortant du bureau tout à l'heure.

En descendant la rue, pour aller prendre le bus, y'a une voiture qui a explosé juste à côté de moi. Juste, juste à côté de moi. Et j'ai vu les flammes sous le véhicule. Et la fumée. Le panache de fumée qui s'est répandu comme une traînée de poudre.

En attendant les pompiers, chacun y allait de son explication. La plus plausible reste celle du moteur qui a sauté. Le pauvre conducteur qui regardait sa voiture flamber, en bordure de la rue, sans rien pouvoir y faire.

J'ai encore à l'esprit le bruit sourd de l'explosion. L'odeur de la mécanique qui crame.

Ne manquait que les femmes hystériques pleurant tout leur soûl et les hommes tirant des coups de carabine en l'air que ça aurait été identique à ce qu'on voit aux nouvelles chaque jour.

04 mars 2008

Momentum

En fouillant dans mes courriels, je suis tombé sur le tien. Deux ans déjà. Et j'ai constaté à quel point j'avais enfoui ce souvenir loin dans ma mémoire.

Ta grande déclaration à mon endroit. Tes dizaines de lignes m'expliquant comment tu te sentais depuis moi. Tes centaines de mots qui auraient très certainement pu, dans un tout autre contexte, me faire flancher.

Ma mémoire a refait l'historique de nous deux. De nous quatre au tout début. De nous trois par la suite. Et de nous deux au final. Je me suis souvenu de notre étreinte, sur le pas de ma porte, la dernière fois qu'on s'est vu. Et pour la première fois, j'ai osé l'admettre, ce soir.

Quand tu m'as prise dans tes bras, il y a deux ans, je me suis fait violence pour te mettre dehors. J'ai, encore une fois, laissé ma tête prendre le pas sur le reste. En sentant tes bras se resserrer autour de moi, j'ai focusé sur les dégâts relationnels que tout ça aurait pu causer. J'ai ignoré le feu qui me traversait le corps à ce moment-là. J'ai gentiment détourné la tête quand tu t'es penché pour m'embrasser. Parce que je savais trop bien qu'au contact de tes lèvres sur les miennes, ni toi ni moi ne pourrions faire marche arrière.

C'est atroce quand j'y repense.

On est tous les deux assez lucides pour savoir que ça n'aurait mené à rien, à long terme. On est assez rationnels pour conclure que ça aurait été cher payé pour un coup de peau.

Mais maintenant que la situation a changé, que la poussière est retombée, je pourrais acquiescer.

Et c'est là qu'on constate que le momentum est tout simplement passé.

02 mars 2008

Par procuration

Quand tu as une voisine nymphomane et que ton amant habite à une centaine de kilomètres de chez-toi, tu risques de devenir frustrée sans même le vouloir...