04 mars 2008

Momentum

En fouillant dans mes courriels, je suis tombé sur le tien. Deux ans déjà. Et j'ai constaté à quel point j'avais enfoui ce souvenir loin dans ma mémoire.

Ta grande déclaration à mon endroit. Tes dizaines de lignes m'expliquant comment tu te sentais depuis moi. Tes centaines de mots qui auraient très certainement pu, dans un tout autre contexte, me faire flancher.

Ma mémoire a refait l'historique de nous deux. De nous quatre au tout début. De nous trois par la suite. Et de nous deux au final. Je me suis souvenu de notre étreinte, sur le pas de ma porte, la dernière fois qu'on s'est vu. Et pour la première fois, j'ai osé l'admettre, ce soir.

Quand tu m'as prise dans tes bras, il y a deux ans, je me suis fait violence pour te mettre dehors. J'ai, encore une fois, laissé ma tête prendre le pas sur le reste. En sentant tes bras se resserrer autour de moi, j'ai focusé sur les dégâts relationnels que tout ça aurait pu causer. J'ai ignoré le feu qui me traversait le corps à ce moment-là. J'ai gentiment détourné la tête quand tu t'es penché pour m'embrasser. Parce que je savais trop bien qu'au contact de tes lèvres sur les miennes, ni toi ni moi ne pourrions faire marche arrière.

C'est atroce quand j'y repense.

On est tous les deux assez lucides pour savoir que ça n'aurait mené à rien, à long terme. On est assez rationnels pour conclure que ça aurait été cher payé pour un coup de peau.

Mais maintenant que la situation a changé, que la poussière est retombée, je pourrais acquiescer.

Et c'est là qu'on constate que le momentum est tout simplement passé.

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