25 février 2008

Comme si chaque pied pesait cent livres

Bien des choses m'exaspèrent en ce bas monde. Mais une encore plus que les autres : les gens qui se traînent les pieds en marchant.

Anodin, me diront certains. Banal et futile, me diront d'autres.

Moi, ça m'agresse littéralement. Le son des semelles qui frottent le trottoir, le plancher ou l'allée d'un bus, ça me fait monter la pression d'un seul bond.

Quand j'étais plus jeune, mon père me répétait "Lève tes pieds quand tu marches". Et si je voulais tester sa patience à ce niveau, ça se terminait souvent par "La prochaine fois qu'on sortira, tu nous accompagnera en "pied de bas". Je n'aurais jamais osé le pousser au point de constater s'il était sérieux ou non. À partir de cet avertissement, je me levais les pieds en marchant, justement.

Aujourd'hui, en allant dîner, j'ai croisé des tas d'enfants en relâche accompagnés de leurs parents. Des tas d'enfants (ou d'ados) qui se traînaient les pieds en marchant. Et pas un parent pour leur dire "Lève tes pieds quand tu marches"...

Ça explique peut-être pourquoi le peuple québécois est un peuple de traîne-savates...

24 février 2008

Guerre des ondes

Excellentes entrevues de René-Daniel Dubois, Marie-France Bazzo et Yves Lambert à Tout le monde en parle cette semaine.

Des gens qui n'ont pas peur de dire haut et fort que la collectivité a une pensée molle, qu'elle ne se lève plus pour protester contre quoi que ce soit. Des gens qui se désolent du portrait social québécois actuel, mais qui oeuvrent à le changer.

Juste dommage que Tout le monde en parle soit diffusé en même temps que Le Banquier. Parce que c'est précisément ce public-cible que les propos visaient...

16 février 2008

Compulsion de consommation

Gros effort pour moi, ce matin. Je devais me rendre dans un centre commercial. Un samedi matin. Le genre de truc qui se retrouve en tête de liste sur mon top 10 des choses que je déteste le plus au monde.

Je déteste magasiner, point. Peu importe la journée, le moment de l'année, la raison du magasinage, j'haïs ça pour m'en confesser.

En me rendant là, ce matin, je me disais :

"Ça ne devrait pas être si pire que ça... on est même pas deux mois après Noël. Les gens devraient être encore chez-eux, à payer leurs cadeaux à crédit. Ça va être tranquille, c'est sûr! Pis en plus tu sais ce dont tu as besoin. Une p'tite demie-heure et ton calvaire devrait être terminé."

En matière de prédiction, je suis nulle. Aujourd'hui n'a pas fait exception. Nostradamus n'a même pas de compétition avec moi, c'est garanti!

La cohue! Il y avait du monde là comme si on se trouvait à quelques jours des Fêtes. Mongol!

Et que dire du festival de la poussette...! Faudrait un jour que je me fasse expliquer c'est quoi le plaisir d'aller flâner au centre commercial avec un bébé d'à peine quelques mois dans une poussette. Ou un bambin de 2-3 ans qui n'en peut juste plus d'être assis dans son Lazy-Boy à roulettes. Et qui crie à fendre l'âme, comme si on l'avait installé sur des charbons ardents.

Puis y'a les flâneurs professionnels. Ceux qui, on pourrait aisément le croire, ont des yeux tout le tour de la tête. Mais pas pour être en mesure de repérer toutes les aubaines, oh que non! Pour se foutre dans vos jambes allègrement, à tous les deux pieds! Ça marche pas vite, ça zigzague de façon inconstante et d'un coup, ça s'arrête. Drette là, à quelques pouces de vous, vous barrant le chemin vite fait.

Me semble que si on me donne le choix, j'aime encore mieux flâner en pyjama, une tasse de café dans une main et un mots croisés dans l'autre, un samedi matin. Pas aller faire la poule pas de tête dans un centre d'achats en tentant de me convaincre que je fais une méchante bonne affaire sur chacun de mes achats. Surtout pas un samedi matin où il fait -33°C. Surtout pas!

Pour le reste, ça va attendre au printemps. Ou en novembre prochain.

12 février 2008

Odieux

Si j'étais un employé de l'Abitibi-Bowater, j'aurais envie de poser des bombes ce soir.

Les usines de ce géant de pâtes et papier sont tenues sur le qui-vive depuis des mois. On annonce des fermetures "temporaires" d'usines, on demande à des employés de réduire leur salaire. Et pourtant, la direction d'Abitibi-Bowater n'offre jamais de garantie en retour des sacrifices faits par leurs employés. Pas certain de rouvrir les usines. Pas certain que les employés qui auront accepté des baisses de salaire verront leurs emplois garantis à court ou moyen terme.

Et aujourd'hui, on apprenait que la poignée d'actionnaires de l'Abitibi-Bowater se partagera un magot de 60 millions de dollars. 60 millions de dollars! Pas 60 000... pas 6 millions... 60 millions de dollars.

On sabre dans les salaires, on ferme des usines en évoquant des pertes de rentabilité. Pis, de l'autre main, on se partage des millions de dollars.

C'est indécent. C'est scandaleux.

Et c'est triste pour les employés de cette entreprise.

Parce que pendant que les uns se gaveront de foie gras dans les semaines à venir, d'autres devront se justifier de servir du pâté chinois à leurs enfants pour la enième fois ce mois-ci.

Parce que pendant que les uns reluqueront les miss bikini sur les plages des Tropiques, d'autres feront de l'oeil à une poutre du sous-sol en se remémorant la technique du noeud coulant.

On fait comment pour continuer de s'affronter dans un miroir après ça, d'un côté comme de l'autre?

10 février 2008

Déjà vu

Ai pelleté une bonne heure aujourd'hui, pour dégager ma voiture de la tempête de mardi dernier.

Devrai encore pelleter demain, en revenant du boulot, parce qu'il en ait tombé en calvaire depuis ce matin.

Suis franchement écoeurée de l'hiver. Me semble qu'on a eu notre lot de neige pour les 5 prochains hivers.

49 jours avant le 1er avril. Pourquoi je ne suis pas née dans les Caraïbes...?

09 février 2008

Abc de la langue française

Y'a une chose que je ne suis plus capable d'entendre. Un truc que bien des gens disent et qui m'écorchent les oreilles à chaque fois.

"Le monde sont..." ou "Le monde ont..."

Le monde, même si ça inclut des tas de personnes, ça reste singulier.

"Le monde est..." ou "Le monde a..."

Me semble que c'est pas difficile à comprendre. C'est élémentaire comme notion de la langue française.

Après, on s'attaquera aux illettrés qui nous balancent :

"Ils sontaient devant la porte..." ou "Ils sontaient pas mal chanceux..."

Ne riez pas... on l'entend beaucoup plus souvent qu'on pourrait le croire.

08 février 2008

Se réaliser à travers sa descendance

On a tous notre propre motivation à tenir un blogue. On se croit tous investis d'une mission quelconque pour "éduquer" ou divertir les gens. Je n'ai rien contre la diversité que les blogues amènent. Mais j'en ai contre les blogues des mamans.

Celles qui, on en a la triste impression, n'existaient tout simplement avant d'enfanter. Celles qui font du premier caca dans le bain un événement éminement important. Celles qui croient que tous ne pourront que s'attendrir devant le récit des premiers pas de Junior.

Et le réseau qui se crée. Les mamans ne lisent (pratiquement!) que des blogues de maman. Pour se féliciter entre eux de leurs progénitures. Pour se consoler mutuellement de la phase de rejet de fiston qui perdure. Pour se convaincre qu'être maman, c'est le plus beau truc du monde.

Ben peut-être pas, justement.

Parce que pendant que vous tempêtez intérieurement contre la p'tite dernière qui refuse de faire ses nuits, les gens sans enfants dorment paisiblement. Et ils ne font pas de billet sur le bonheur de faire un 10 heures en ligne sans encombres.

Parce que pendant que vous racontez le bonheur de voir fiston nager comme un poisson dans la baignoire, les gens sans enfants se prélassent eux-mêmes dans un bain, et ce dans une ambiance qui amène au calme. Et ils n'auront pas à essuyer la totalité des murs et du plancher après. Et ils trouveront que c'est loin d'être d'intérêt public que de vous relater tout ça sur leurs blogues.

Parce que pendant que vous ne vous pouvez plus d'extase devant les premiers pas du votre progéniture, les gens sans enfant n'y voient que des problèmes à l'horizon. Les portes d'armoires à cadenasser, les escaliers à condamner, les "non" répétés sur tous les tons pour éviter les fouilles du petit. Et ces gens ne feront pas de billet sur le bonheur de retrouver le contenu de leurs armoires intacts en retournant dans la cuisine. Pas plus qu'ils ne s'intéresseront à la dernière plonge que vous relatez en tentant de nous arracher les larmes.

Et puis, ça n'a plus de sujets de conversation, les nouvelles mamans. Ça ne parle que de trucs de mère. Exit l'actualité. À moins qu'il ne soit question de disparition d'enfants ou de cas de maltraitance.

J'ai quelqu'un dans mon entourage qui tient un blogue de maman. Je pourrais arrêter de le lire, mais si je ne veux pas être trop déphasée à chaque fois qu'on se croise, je persiste à le lire. Et puis, je souhaite qu'elle en vienne à nous pondre un billet où nous ne pourrons pas y lire les mots "bébé", "mignon", "biberon", "parent", ou "petit pot".

Ça fait bientôt deux ans que j'espère... Ou plutôt que je désespère.


05 février 2008

I Grieve *

"Je préfère avoir connu une seule bouffée du parfum de ses cheveux, un seul baiser de ses lèvres, une seule caresse de sa main que toute une éternité sans elle, un seul instant."

Nicolas Cage, City of Angels

~~
C'est en revoyant ce film que je n'ai pu m'empêcher de penser à toi. Ça n'a fait que raviver mon incompréhension à ton endroit, face à ce nous deux tant de fois repoussé. Ce n'est pas comme si je t'avais demandé de sacrifier ton éternité pour moi. Ce n'est pas comme si tu me donnais ton immortalité en échange de mon amour.

Je comprends seulement que jamais tu n'aurais fait le saut de l'ange pour moi.


* I Grieve, Peter Gabriel, City of Angels Soundtrack

04 février 2008

Pas tout perdu

Presqu'un an qu'on ne s'était pas parlé. Ou si peu. Un an à traîner cet immense froid entre nous comme une banquise accroché à la cheville. À amplifier un détail qui ne méritait pas de l'être, à amenuiser des côtés sombres qui étaient l'amorce de tout ce gâchis.

Et puis ce soir, le téléphone a sonné. Plus d'une heure l'oreille scotchée à l'acoustique. Avoir le trémolo dans la voix à cause du bonheur de la surprise. Entendre ce rire et réaliser combien il nous a manqué depuis. Être infiniment heureuse de la retrouver, cette copine égarée.

Ce n'est pas encore parfait. Tout n'est pas redevenu au beau fixe par une seule conversation. Mais tous les espoirs sont permis. Et la volonté commune de remettre sur les rails cette amitié vieille de quinze ans.

C'est bien de constater que la maturité prend de plus en plus ses droits sur ma petite personne. Tout compte fait, c'est vraiment très bien de vieillir et de devenir une grande fille.

03 février 2008

À table!

Quand c'est rendu que le gouvernement du Québec met en oeuvre un plan de communication pour rappeler aux gens les plaisirs de prendre un repas en famille, c'est que ça va mal dans notre société.

De deux choses l'une. Ou bien le gouvernement ne sait plus sur quel clou cogner pour se faire du capital politique. Ou, encore, notre société est bien triste à constater.

C'est peut-être pas le mandat du gouvernement que de faire des panneaux de signalisation, mais est-ce que c'est le mandat de ce dernier de dire à la population comment devrait se dérouler les heures des repas?

02 février 2008

Plusieurs centimètres d'écoeurement profond

Pas eu envie de sortir aujourd'hui. J'ai regardé les gens déterrer leurs voitures ensevelies par la charrue. Je me suis dit que ma voiture ne devrait pas être autant enneigée que celles laissées dans la rue durant la nuit dernière. J'ai une belle naïveté. Je ne suis pas allée constater l'ampleur des dégâts dans la cour arrière. Veux conserver mes illusions le plus longtemps possible.

Puis, m'est venue cette idée de génie. Pourquoi ne pas laisser ma voiture comme ça, dans la neige, jusqu'au retour du printemps?! Après tout, pour le peu que je l'utilise, je pourrais très bien passer les 58 prochains jours sans.

Ce n'est pas l'envie qui manque. Seulement ma conscience qui me dit que c'est pas une si grande idée que ça. Je ne sais pas pourquoi, mais ce n'est pas une bonne idée.

Demain, la pelle.

01 février 2008

Le chiffre 1

Parce que ça circule sur les blogues ces temps-ci. Parce que j'ai pas envie de vous faire une montée de lait. Parce que ça me tente, point.

~~~

Premier film au ciné

Parce que je ne peux pas être originale... E.T. Pis maudit que j'avais trouvé ça plate. J'ai passé plus de temps à explorer la salle de bains du cinéma que j'ai pu en passer sur mon siège... J'aimais ça suivre le parcours de petites lumières au plancher, dans le noir.


Première journée d'école

Le drame intérieur... une tentative d'avoir l'air heureuse extérieurement. Les dizaines de pots de gouache, les jeux de société à saveur éducative, le trampoline au fond de la classe... rien n'a pu me faire vraiment apprécier la maternelle...

Premier baiser

J'avais 13 ans. Il était beau comme un dieu. Je n'arrivais pas à comprendre comment une fille comme moi, si straight, pouvait intéresser un beau bum comme lui. Un premier baiser mémorable, malgré l'arrière-goût d'alcool et l'odeur de mari.

Première fausse noyade

À 3 ou 4 ans. Mon père, qui voulait m'amuser, m'a lancé dans une piscine. Malgré le fait que je portais une veste de sauvetage, j'ai calé solide pour avaler une bonne grosse tasse avant de remonter à la surface. Un traumatisme qui m'aura suivi toute ma vie... je n'ai jamais été confiante dans l'eau, et je n'ai jamais réussi à aller sous l'eau sans pincer mon nez.

Premier groupe de musique pour lequel j'ai été groupie

Comme toute bonne fille dans la trentaine qui se respecte, ce fut les New Kids on the Block. Chambre placardée de posters, agenda tapissé de photos... et éveil des hormones!

Première apparition à la télé

Aucune... thank God!

Première job de gardienne d'enfants

Ma petite soeur... c'est là que j'ai commencé à exercer mon p'tit côté "boss des bécosses"!

Premier voyage

Montréal ou Québec... me souviens plus. Sinon, premier "grand" voyage, ce fut l'Ontario pour son "magnifique" Canada's Wonderland!

Première fois que je suis devenue matante

Par alliance, quand ma soeur a rencontré son chum qui a déjà 2 enfants. Sinon, j'attends toujours que ma soeur mette l'usine en marche...

Première vraie job

Job étudiante : commis dans un dépanneur. Job "d'adulte" : fonctionnaire.

Premier appartement

Trois-Rivières, pour les études. Un beau p'tit 3½, à deux pas du cégep, avec l'amoureux du moment. Aux premières loges pour voir Le Gosier flamber une nuit d'hiver...