08 février 2008

Se réaliser à travers sa descendance

On a tous notre propre motivation à tenir un blogue. On se croit tous investis d'une mission quelconque pour "éduquer" ou divertir les gens. Je n'ai rien contre la diversité que les blogues amènent. Mais j'en ai contre les blogues des mamans.

Celles qui, on en a la triste impression, n'existaient tout simplement avant d'enfanter. Celles qui font du premier caca dans le bain un événement éminement important. Celles qui croient que tous ne pourront que s'attendrir devant le récit des premiers pas de Junior.

Et le réseau qui se crée. Les mamans ne lisent (pratiquement!) que des blogues de maman. Pour se féliciter entre eux de leurs progénitures. Pour se consoler mutuellement de la phase de rejet de fiston qui perdure. Pour se convaincre qu'être maman, c'est le plus beau truc du monde.

Ben peut-être pas, justement.

Parce que pendant que vous tempêtez intérieurement contre la p'tite dernière qui refuse de faire ses nuits, les gens sans enfants dorment paisiblement. Et ils ne font pas de billet sur le bonheur de faire un 10 heures en ligne sans encombres.

Parce que pendant que vous racontez le bonheur de voir fiston nager comme un poisson dans la baignoire, les gens sans enfants se prélassent eux-mêmes dans un bain, et ce dans une ambiance qui amène au calme. Et ils n'auront pas à essuyer la totalité des murs et du plancher après. Et ils trouveront que c'est loin d'être d'intérêt public que de vous relater tout ça sur leurs blogues.

Parce que pendant que vous ne vous pouvez plus d'extase devant les premiers pas du votre progéniture, les gens sans enfant n'y voient que des problèmes à l'horizon. Les portes d'armoires à cadenasser, les escaliers à condamner, les "non" répétés sur tous les tons pour éviter les fouilles du petit. Et ces gens ne feront pas de billet sur le bonheur de retrouver le contenu de leurs armoires intacts en retournant dans la cuisine. Pas plus qu'ils ne s'intéresseront à la dernière plonge que vous relatez en tentant de nous arracher les larmes.

Et puis, ça n'a plus de sujets de conversation, les nouvelles mamans. Ça ne parle que de trucs de mère. Exit l'actualité. À moins qu'il ne soit question de disparition d'enfants ou de cas de maltraitance.

J'ai quelqu'un dans mon entourage qui tient un blogue de maman. Je pourrais arrêter de le lire, mais si je ne veux pas être trop déphasée à chaque fois qu'on se croise, je persiste à le lire. Et puis, je souhaite qu'elle en vienne à nous pondre un billet où nous ne pourrons pas y lire les mots "bébé", "mignon", "biberon", "parent", ou "petit pot".

Ça fait bientôt deux ans que j'espère... Ou plutôt que je désespère.


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