12 février 2008

Odieux

Si j'étais un employé de l'Abitibi-Bowater, j'aurais envie de poser des bombes ce soir.

Les usines de ce géant de pâtes et papier sont tenues sur le qui-vive depuis des mois. On annonce des fermetures "temporaires" d'usines, on demande à des employés de réduire leur salaire. Et pourtant, la direction d'Abitibi-Bowater n'offre jamais de garantie en retour des sacrifices faits par leurs employés. Pas certain de rouvrir les usines. Pas certain que les employés qui auront accepté des baisses de salaire verront leurs emplois garantis à court ou moyen terme.

Et aujourd'hui, on apprenait que la poignée d'actionnaires de l'Abitibi-Bowater se partagera un magot de 60 millions de dollars. 60 millions de dollars! Pas 60 000... pas 6 millions... 60 millions de dollars.

On sabre dans les salaires, on ferme des usines en évoquant des pertes de rentabilité. Pis, de l'autre main, on se partage des millions de dollars.

C'est indécent. C'est scandaleux.

Et c'est triste pour les employés de cette entreprise.

Parce que pendant que les uns se gaveront de foie gras dans les semaines à venir, d'autres devront se justifier de servir du pâté chinois à leurs enfants pour la enième fois ce mois-ci.

Parce que pendant que les uns reluqueront les miss bikini sur les plages des Tropiques, d'autres feront de l'oeil à une poutre du sous-sol en se remémorant la technique du noeud coulant.

On fait comment pour continuer de s'affronter dans un miroir après ça, d'un côté comme de l'autre?

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